Trois mois se sont désormais écoulés depuis le 21 février 2020, jour de l'annonce du premier cas de positivité au Coronavirus, trouvé à Codogno dans la province de Lodi. Au cours des semaines précédentes, sont arrivées les nouvelles fragmentaires d'une épidémie qui se propageaient en Chine mais nous pensions tous qu’il s’agissait de quelque chose de lointain, qui ne nous concernerait pas et que si nous avions été touchés, nous l'aurions gérée et surmontée comme n'importe quelle grippe hivernale. Le nombre de victimes qui alimentait cette situation lointaine ne pouvait cependant pas être considéré comme normal et encore moins comme un simple détail pour les passionnés de statistique. En ces derniers jours du mois de février, Ancilla Bezzi et moi-même étions au salon "Fornitore offresi 2020" à Erba dans la province de Côme. Lorsque la nouvelle du premier cas de Codogno est arrivée, des rumeurs ont immédiatement circulé dans les pavillons. L'intérêt pour le salon a rapidement diminué, suscitant une inquiétude généralisée et le désir de dissoudre les rangs pour rentrer chez soi, avec l'instinct de devoir se protéger et de comprendre ce qui allait se passer le lendemain. Un appel téléphonique au docteur Luigi Residori, un très cher ami médecin en service à l'hôpital Borgo Trento à Vérone, nous a immédiatement alerté sur l'importance de cette nouvelle : préfigurant le scénario dramatique que nous allions vraiment vivre trois semaines plus tard, il nous a exhortés à prendre la situation très au sérieux.